Non à la loi organisant l’interdiction professionnelle du personnel soignant (non vacciné) !

Article paru dans le Bulletin Unité N°62 de décembre 2021.

Les travailleurs du secteur des soins de santé manifestent ce mardi 7 décembre, à l’appel du front commun syndical, pour le retrait de l’avant-projet de loi « relatif à la vaccination obligatoire contre la COVID-19 des professionnels des soins de santé ».

Point central : le personnel rejette les modifications « cosmétiques » apportées par le PS au projet initial. Le texte instaure une interdiction professionnelle totale : il sera désormais impossible d’exercer sa profession, si l’on n’est pas vacciné totalement (quel que soit, d’ailleurs, le nombre de doses prévu par le schéma officiel). Un tel texte aggravera la pénurie de personnel, augmentera le découragement professionnel et réduira encore la qualité et l’accessibilité des soins.

On remarque aussi que, contradictoirement, le texte n’empêchera pas que des professionnels non soignants pourront continuer à s’occuper des mêmes patients, sans être vaccinés. Mais le gouvernement l’assure, la principale raison pour laquelle l’avant-projet se limite aux professionnels des soins de santé est la répartition des compétences en Belgique. Autrement dit, le gouvernement fédéral laisse la porte largement ouverte à une extension de la mesure via les régions et communautés.

Avec son projet, le gouvernement stigmatise un personnel qui subit les conséquences de la politique menée depuis des années, faite d’austérité et de fermetures de  lits dans les hôpitaux, maisons de repos et de soins, services à domicile, institutions publiques de soins et d’aides aux personnes. On doit avoir en tête que les soignants ont travaillé depuis 21 mois dans des conditions difficiles voire périlleuses pour leur propre santé.

Comme l’indiquent les organisations syndicales, « ce sont les conditions de travail déplorables qui sont le véritable danger en matière de qualité des soins. Et celles-ci sont de la responsabilité des employeurs et du gouvernement, pas des soignants ! »

Si le gouvernement souhaitait vraiment, comme il le prétend, assurer que « la priorité est de protéger autant que possible la santé des patients » et attester que « le professionnel des soins de santé doit tout mettre en œuvre pour ne pas rendre malade le patient dont il a la charge », il devrait faire en sorte de multiplier le nombre de soignants, et spécialement grâce à une augmentation des salaires dans le secteur. Au passage, il devrait démontrer scientifiquement l’importance de cette non-vaccination du personnel soignant dans les chiffres de la pandémie.

Avec cette attaque révoltante contre les travailleurs de la santé, le gouvernement De Croo, à participation socialiste, devient un gouvernement qui frappe les travailleurs. Aujourd’hui, il veut profiter du fait que les infirmier(e)s, les hospitalier(e)s, les médecins, les aides-soignants sont des travailleurs qui, par la force des choses, peuvent difficilement cesser le travail.

On voit bien que le gouvernement souhaiterait diviser, opposer ceux qui sont vaccinés à ceux qui ne le sont pas. Si cette opération de division réussissait, il s’attaquerait à d’autres métiers. La FEB (fédération patronale), qui vient de demander la suspension de l’indexation des salaires, a déclaré (18/11) : « Le débat sur la vaccination obligatoire ne peut être éludé plus longtemps. »

Comment ne pas comprendre que ce qui intéresse les patrons, ce n’est pas la santé de la population, mais bien la possibilité de licencier sous prétexte de vaccination obligatoire ?

Il est important que la FGTB tout entière prenne en charge le combat contre le projet de loi dans le secteur de la santé, en ne laissant pas isolés le SETCA et la CGSP (le même problème se pose à la CSC). Il est important aussi que dans cette mobilisation, il n’y ait aucune place pour les groupements d’extrême-droite ou obscurantistes anti-vaccins. Seul le mouvement ouvrier est à même d’établir la clarté, ce qui passe par l’organisation du combat, non pas contre un aspect particulier de la politique du gouvernement De Croo, mais contre sa politique comprise comme un tout, un tout antisocial.

Roberto Giarrocco

Sommaire du Bulletin Unité 62 :
– Chronique du combat des travailleurs
– Non à la loi organisant l’interdiction professionnelle du personnel soignant (non vacciné) !
– Interview d’une enseignante accompagnante : la réforme de Caroline Désir pour réduire le coût de l’enseignement spécialisé
– Réflexions de l’Association des Enseignants Socialistes quant aux plans de pilotage
– Les organisations syndicales au groupe central du Pacte d’excellence
– RDC – Grève des enseignants : La parole à Thomas MACO BISHUGI : « La grève devrait continuer jusqu’à ce que le gouvernement réalise ses promesses ».
– Le colonialisme au Congo : Quelle valeur donner au rapport des experts?
– Transition énergétique et désindustrialisation : les organisations syndicales doivent-elles s’intégrer dans les politiques de décarbonation ?
– Maroc : « Travailleurs et jeunes manifestent pour le droit au travail »
– « Sommet mondial pour la démocratie » de J .Biden : les contours de futures coalitions militaires ?
– Jordanie : manifestations contre l’accord américano-israélo-jordanien
– Derrière les polémiques, tous les gouvernements sont d’accord pour chasser les migrants

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