Côte-d’Or : Adresse aux organisations syndicales votée à l’unanimité moins 5 abstentions par l’assemblée générale des personnels de l’Éducation nationale du département qui s’est tenue le 9 janvier : « L’AG Éducation nationale demande aux syndicats nationaux, aux fédérations et aux confédérations qui exigent le retrait du projet de prendre une position commune plus ferme et plus explicite en faveur d’une généralisation de la grève, jusqu’au retrait. Même si une grève générale ne se décrète pas, elle se prépare. La mobilisation existe, elle demande à être soutenue par des mots d’ordre clairs et des perspectives d’actions communes élargies. »
Déclaration de l’AG Inter-luttes de Dijon réunie ce jour (9 janvier) à la Bourse du travail de Dijon, à l’appel des syndicats CGT, FO, Solidaires de l’enseignement du second et du premier degré. Adoptée à l’unanimité, à l’initiative du comité de grève et de mobilisation de l’université de Bourgogne. « Depuis le 5 décembre, nous sommes engagé(e)s dans la grève et la mobilisation pour le retrait du projet de “retraites par points”. Celui-ci est avéré comme étant un projet de baisse générale du montant des retraites, de destruction du système de retraite par répartition et de tout le fonctionnement de la Sécurité sociale, en vue d’inciter à la capitalisation auprès des banques et assurances privées.
Nous estimons qu’un tel plan est purement et simplement une agression contre les travailleurs et contre la jeunesse déjà durement frappée par la précarité. Le gouvernement, malgré le rejet majoritaire de son plan dans le pays, persiste à vouloir imposer la retraite par points et manœuvre en évoquant l’“âge pivot” et une possible “conférence sur le financement”. Tout cela pour ne pas répondre sur le point essentiel : l’exigence du retrait de la “retraite par points”.
Mais si la grève venait à se transformer en grève générale, le gouvernement n’aura d’autre choix que le retrait. Nous y sommes prêts. Nous attendons que la même détermination se manifeste de la part des directions des organisations syndicales, qui ont affirmé leur fermeté quant au retrait de ce projet.
Nous communiquons cette prise de position aux grévistes de tous les établissements d’enseignement et aux comités de grève. Restons en contact, pour agir ensemble, dans l’unité, jusqu’au retrait. »
Que veut la minorité ? Accumuler toujours plus de profit, et pour cela détruire les conquêtes arrachées par les luttes de la classe ouvrière.
Que veut la majorité ? Vivre. Et pour cela, préserver ce qui a été conquis. Cette majorité exprime clairement, avec l’intelligence collective de la classe ouvrière mobilisée dans la grève, les raisons pour lesquelles la contre-réforme doit être retirée en totalité et les raisons pour lesquelles les acquis de la lutte de classe doivent être préservés.
De cette détermination à ne pas céder devant la destruction capitaliste surgit la discussion sur la grève générale. Elle apparaît, chaque jour davantage, comme la seule voie possible dès lors que les journées d’action saucissonnées sont impuissantes à faire reculer le gouvernement.
Toute grève générale est politique, puisqu’elle pose la question du pouvoir : qui gouverne, qui doit gouverner ? Cet argument est parfois utilisé par les opposants à la grève générale : selon eux, il faudrait éviter la chute de la maison Macron, d’autant plus qu’« il n’y a pas d’alternative politique » (hormis Le Pen, perspective rejetée par les travailleurs et les jeunes).
Faudrait-il renoncer à préserver les retraites ouvrières pour sauver Macron et la Ve République ? Soyons clairs : un tel argument revient à garantir à Macron de pouvoir imposer sa contre-réforme des retraites (et toutes ses autres attaques contre les travailleurs, la jeunesse et la démocratie).
En réalité, il y a une perspective politique, qui commence à se dessiner en pointillés, en relation même avec les discussions des assemblées générales et des piquets de grève. Que toutes les organisations qui prétendent parler au nom du mouvement ouvrier et démocratique se mettent d’accord pour agir en commun pour la grève jusqu’au retrait, pour chasser Macron et sa réforme ; qu’elles se mettent d’accord pour constituer un gouvernement d’urgence ouvrière et démocratique qui maintiendra les retraites et toutes les conquêtes ouvrières, abrogera les contre-réformes imposées depuis le plan Juppé de 1995 et convoquera l’élection d’une Assemblée constituante souveraine pour permettre au peuple travailleur de décider de son avenir.
Oui, la perspective existe qui oppose le gouvernement du peuple travailleur aux gouvernements soumis à Wall Street (tous les gouvernements, de toutes couleurs politiques, qui dirigent ce pays depuis des décennies). Cette perspective, tôt ou tard, la lutte de classe l’imposera.
Article extrait du Bulletin Unité n°49 (11 janvier 2020)